26 septembre 2012
Cette distinction entre guidance et counseling permet de comprendre que tant que l’action des enseignants est située du côté de la guidance, - avec des aspects pédagogiques, formels, en quelque sorte ‘contradictoires’ au sens du droit et de ce dont on peut rendre compte publiquement -, elle ne devrait pas leur faire problème. Elle peut, à juste titre, leur faire problème si on leur demande de rentrer dans le conseil/counseling : ce n’est pas leur métier, et c’est un vrai métier, spécialisé. L’entretien d’accompagnement pédagogique ne mobilise pas les mêmes ressorts, les mêmes visées que l’entretien de conseil qui pourra souvent aller très loin à la demande même des personnes, toujours sous leur contrôle, mais sous le couvert de la confidentialité et de la non publicité.
Cette distinction permet de comprendre que le conseil en orientation/counseling de carrière est irremplaçable et, aussi, dans le même temps, que l’essentiel du point de vue de l’action des membres des équipes éducatives et des professionnels de l’école (dont les conseillers d’orientation-psychologues) est, quantitativement, la guidance. Il s’agit de tendre le plus possible à ce que les jeunes puissent se déterminer avec les ressources de leur environnement familial, pédagogique, social sans nécessairement recourir à des spécialistes. Il en va de même pour l’action pédagogique. Il s’agit donc d’œuvrer aussi en direction de ces environnements pour qu’ils puissent remplir au mieux ces missions et fournir ces ressources qui tiennent à la culture sociale, économique et professionnelle.
On comprend enfin que c’est bien l’inscription dans la finalité d’une réelle culture sociale, économique et professionnelle, qui est le plus à même de donner sens à l’articulation, dans le champ de l’orientation, des savoirs spécialisés, des savoirs généraux, technologiques et professionnels, des savoir faire et savoir être, de la guidance et du counseling. C’est cette inscription qui rendra impossible la dissociation du sujet en deux composantes : celle de la réussite scolaire et celle de la réussite en orientation ou encore celle de sa réceptivité à l’éducation à l’orientation et celle de sa réceptivité à l’information. Nous refusons une telle dissociation ; nous en percevons pourtant la tentation toujours renaissante.